De nos jours, les conseils pour réussir sa sexualité inondent les médias. Mais un savoir médical ou technique suffit-il pour grimper au septième ciel ? Cela reste à voir…
Un défi comme un autre ?
Livres, télévision, magazines, sites Internet… pas un support, aujourd’hui, qui ne dispense ses clés sur l’art et la manière de bien faire l’amour. Ces conseils sont devenus des modèles à suivre à la lettre, laissant croire qu’il existe bel et bien un mode d’emploi pour apprendre à se débrouiller comme un chef sous la couette. Dans une société où tout est orienté vers la performance et l’efficacité, faire l’amour serait donc devenu un défi comme un autre.
D’abord une activité psychique
Pourtant, il ne s’agit pas d’une compétition sportive où les meilleurs gagnent, contrairement à ce que les modèles pornographiques véhiculés par l’industrie du sexe voudraient nous faire croire. Des modèles où les relations, automatisées, sont affectivement pauvres et dénuées de fantaisie. Et dont les images, semblables à des épreuves de gymnastique, techniques et sans âme, avec moult postures et pratiques imposées, sont bien loin de la réalité, de la vie et des sentiments.
Car la sexualité est propre à chacun, elle est le lieu où l’on est le plus unique, où l’on ne ressemble à aucun autre. Son apprentissage se construit à partir de son histoire personnelle, de son éducation, de ses modèles familiaux et parentaux. Mais aussi au fil des rencontres, des joies et des peines. Dans quelle culture a-t-on baigné, quelle image de la sexualité ont renvoyé nos propres parents, quels propos ont-ils utilisés pour en parler, quelles expériences a-t-on vécues ? C’est tout cela qui va permettre à certains d’être plus à l’aise, plus naturels que d’autres et de se poser moins de questions.
Savoir écouter son corps et celui de l’autre
Plus de spontanéité, de liberté, d’émois… De fait, tels sont les ingrédients nécessaires à des échanges plus intenses. Ils naissent d’une plus grande écoute de soi… et de l’autre. Savoir écouter son corps et celui de son ou sa partenaire, mais aussi se laisser aller, s’abandonner pour aller vers une rencontre, voilà l’important. Car faire l’amour, c’est avant tout partager un moment intime fondé sur la confiance, le respect et l’émotion. C’est un plaisir qui se découvre et évolue avec le temps. D’ailleurs, rien n’est jamais acquis. Les relations sexuelles varient en fonction de l’autre, de soi et du temps que l’on met à se connaître intimement.
De l’importance des préliminaires
Tricoter ce langage commun entre son corps et celui de l’autre, c’est à cela que servent les préliminaires. Cette phase majeure de la sensualité permet d’apprendre à connaître ses zones sensibles, celles de l’autre, de les partager et de les entendre. Chez l’homme comme chez la femme, découvrir pas à pas les zones érogènes de son partenaire fait partie d’une partition qu’il s’agit de jouer à deux et en harmonie. Alors qu’une erreur commune consiste à croire que l’autre attend les mêmes choses que soi et fonctionne à l’identique, ce qui est souvent la cause de nombreux « malentendus ».
On n’apprend pas à faire l’amour. Il n’existe pas de mode d’emploi. C’est, chaque fois, une nouvelle rencontre fondée sur la sensibilité, le dialogue et la complicité, un équilibre propre à chaque couple avec ses particularités. Une sorte d’alchimie sans règles, qui se vit au jour le jour et se renouvelle pour se faire plaisir et en donner à l’autre.

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